Le mythe d'orphée et mme de sainte colombe
I La Mort :
Dans Tous les matins du monde se dresse une dimension supérieure, celle ou la musique fait renaitre. La musique permet de retrouver ce qui est perdu, elle compense entre autre la perte de la voix de Marin Marais et permet à Monsieur de Sainte Colombe de retrouver ce que la nature lui a retirée, elle permet de « réveiller les morts ». Alors le vrai musicien se voit confier la tache, comme Orphée, de faire revivre l'inanimé ? Le musicien défie la mort par le son magique de sa viole, à même de la faire plier, comme Orphée le fit face à Cerbère. Seulement, la musique a ses limites : seuls des souvenirs, des ombres, reviennent en surface, mais la résurrection n'est pas complète. La mort et la renaissance par la musique sont donc omniprésente dans le livre
II Le défi de la mort :Si la musique veut « réveiller les morts » (p. 115), elle se doit de défier le trépas. Comme dans la mythologie grecque, défier la mort suppose la descente aux Enfers, comme le fit Ulysse dans l'Odyssée ainsi qu'Orphée. Cette descente aux Enfers est une transgression nécessitant le franchissement d'un fleuve, l'Achéron, sur la « Barque de Charon », cette barque dans la mythologie fait référence à un cercueil accompagnant les morts de l'autre côté du fleuve. D'ailleurs, la barque de Charon est aussi une composition de Sainte Colombe : « [Madeleine] lui avoua que sont père avait composé les airs les plus beaux qui fussent au monde [...]. Il y avait la Barque de Charon » (p. 81). Le musicien n'affronte pas la mort à l'épée. D'ailleurs, lorsque Marais surprend son maitre l'épée au flanc, il « tenait les yeux fixés sur l'estocade signée ». En effet, dont la mort est le seul ennemi, préfère l'archet à l'épée. Au chapitre XI, l'épée de Sainte Colombe est décorée du nocher infernal Charon.L'odyssée qu'il mène commence dès le début du roman : le Tombeau des regrets, le plus grand « aria capable de réveiller les morts » (p. 115),. Sainte