Le négationnisme en france
On assiste au développement parallèle de la mémoire de la Shoah et de la négation du génocide. Le négationnisme dans son sens le plus réduit, que nous adopterons ici est la négation du génocide juif. Les négationnistes se nomment eux-même « révisionnistes », ce qui correspondrait à une démarche historique, faisant référence au procès Dreyfus en 1894 où les révisionnistes luttaient pour obtenir la justice et la révision du procès, ce qui leur donnerait une certaine honorabilité. Mais les historiens leur ont donné le titre de négationnistes, ce n’est pour eux qu’une démarche de dénégation. Ce terme est apparu pour la première fois en 1987 dans Le Monde et dans la 1ère édition du Syndrome de Vichy de Henry Rousso. Comment peut-on appréhender le phénomène négationniste ?
I / Thèse et enjeux :
a) Thèse :
* Inexistence des chambres à gaz et du génocide juif (ils ne parlent jamais du traitement des Tziganes, des malades mentaux, des homosexuels)., Les chambres à gaz ont été construites par les Alliés et les communistes Zyklon B utilisé uniquement pour les poux, la Shoah = un complot sioniste destiné à leur permettre d’arriver à leurs fins (création d’Israël).
* La solution finale n’était que le refoulement des Juifs + une mesure économique. En réalité les Juifs sont allés se réfugier en Asie ou aux USA, à la fin de la guerre se faisant passer pour morts.
* Pas de spécificité du crime nazi par rapport aux autres crimes de guerre, et pas de différence entre le traitement des Juifs et des autres.
b) Les causes :
* Antisémitisme ambiant, qui existe tjrs + disparition actuelle de la catégorie des victimes, pour lui préférer celle des exclus (Abbé Pierre), or les camps ne répondent pas à cette logique, donc on ne peut les penser (donc ils n’existent pas)
* Réaction de l’Etat au départ : ne pas distinguer le génocide juif du reste des victimes du régime nazis : uniquement des résistants, des prisonniers