L’œuvre du poète est diverse et s’étend sur presque quarante ans (l’ode “la Solitude” aurait été composée avant 1620). Les Œuvres sont publiées pour la première fois en 1629, à Paris chez Pomeray et Quinet; la Suite des Œuvres paraît deux ans plus tard, en 1631, chez le même François Pomeray; la Seconde Partie des Œuvres en 1643 chez Toussaint Quinet. Le poète fait paraître, avant son troisième recueil (les Œuvres, Troisième Partie, Toussaint Quinet, 1649), diverses poésies isolées: la Rome ridicule (1643), un Caprice (s.l.n.d, sans doute 1643) et une Épistre héroï-comique (1644). Il faut alors attendre 1658 pour voir paraître le Dernier Recueil de diverses poésies chez Antoine de Sommaville.La variété de l’œuvre poétique de Saint-Amant s’appuie à la fois sur une grande diversité d’inspiration et une grande maîtrise formelle: odes (“la Solitude”), méditations (“le Contemplateur”), épîtres, sonnets, épigrammes, poèmes burlesques, chansons, «caprices» et idylles héroïques lui permettent d’aborder tous les tons. L’influence de Marino, sensible dès le premier recueil se mêle d’emblée au goût de la fantaisie bernesque et la séparation instaurée par le poète lui-même marque bien cette volonté de contraste. Avant Scarron, Saint-Amant inaugure la veine héroï-comique. Sa célébration des plaisirs de la vie le font ranger facilement aux côtés des libertins épicuriens, dont il partage la vie et l’inspiration. Une veine plus austère, élégiaque ou méditative, fait pourtant entendre sa voix au fil de chacun des recueils. “Les Visions” développent même une poésie du cauchemar et du fantastique, qui a fait volontiers qualifier le poète de «baroque».« Le Paresseux » est un sonnet de facture traditionnelle, directement dans l’héritage des normes édictées par Du Bellay quelques décennies auparavant. Saint-Amant y traite un sujet d’apparence légère – la « paresse » – mais qui n’en reste pas moins le premier des sept péchés capitaux. Il s’agira de voir en quoi dans ce poème le poète