Promise à un avenir radieux, nous assurait-on il y a encore quelques mois. L’assurance que ces emplois verts et high-tech allaient demain masquer les vilaines balafres de la désindustrialisation. « On doit devenir des leaders » mondiaux, avait même claironné Nicolas Sarkozy, en juin 2009, en visite au siège de Photowatt, l’unique fabricant tricolore des tranches de silicium qui forment le cœur (et l’essentiel de la valeur) des panneaux solaires. Aujourd’hui, la filière hexagonale a tout d’un inquiétant désert industriel. A l’image de l’état de santé de Photowatt : son actionnaire principal (un canadien) veut vendre, 331 emplois sur un total de 670 vont être supprimés, et une partie de l’activité a été transférée en Europe de l’Est. Son usine de Bourgoin-Jallieu (Isère) ne peut produire que 70 MW par an, soit seulement 0,5% du marché mondial. « Nous sommes un nain », lâche le PDG Thierry Miremont. La situation n’est guère meilleure à l’échelon du dessous, l’assemblage de panneaux à partir des cellules. La France en a produit 250 MW l’an dernier, treize fois moins que l’Allemangne. Et il s’agit d’une activité de main d’œuvre à faible valeur ajoutée. C’est d’ailleurs cette partie de la production que Photowatt va délocaliser.
« Etouffés ». Aujourd’hui, l’essentiel des panneaux installés en France est importé de Chine ou d’Allemagne. D’où un gros déficit de la balance commerciale, dont l’ampleur est sujette à la polémique. Le refus de « subventionner l’industrie chinoise » est d’ailleurs l’argument numéro 1 du gouvernement pour justifier la baisse des subventions. Il est vrai qu’avec leurs usines géantes et leurs coûts imbattables, les Chinois ont profité du récent effondrement des prix pour conquérir le leadership mondial. Mais cela n’explique pas tout.
La France est d’abord partie très en retard. « Nous avons été étouffés par le lobby nucléaire », dénonce Thierry Miremont. L’Etat n’a commencé à financer la recherche qu’en 2006, avec la création de l’Institut