Le pib est-il un bon indicateur de bien-être ?
Néanmoins, même s’il ne devait être qu’une mesure de la situation économique, il devrait quand même faire débat et intégrer quelques modifications fondamentales. En effet, dans l’état actuel, le PIB est, pour reprendre l’expression de C. Cabb, T. Haslstead et J. Rowe, « une machine à calculer qui additionne mais ne sait pas soustraire ». Et elle additionne de manière aveugle, considérant positivement, par exemple, les accidents de voiture, les marées noires, les maladies, les coûts de la dépollution, les dégâts des tempêtes, etc. Ce sont bien des coûts, mais faut-il pour autant les valoriser ?
Cette « machine à positiver » qu’est le PIB considère, finalement, et sans aucune nuance, que sont aussi utiles à la société des actions à valeur sociale ou sanitaire que des comportements dangereux, voire immoraux car elle valorise les échanges économiques et monétaires quels qu’ils soient. « C’est une prime à la myopie, à l’amoralisme et l’incivisme, car l’amoralisme de l’économie devient une norme sociale et culturelle. Quand la rentabilité prime sur le bien public, c’est le cœur du processus éducatif qui est gravement perturbé » [2].
Mais si cette capacité à créer de l’homogénéité entre tous types d’échanges monétaires, par sa valeur comparative internationale entre autres, est une force, il faut convenir que la faiblesse du PIB tient en ce qu’il ne compte finalement que ce qui est comptable. Et ce raisonnement amène très logiquement à considérer que ce que l’on ne peut compter ne compte pas.
On peut citer quelques exemples : le travail domestique ne compte pas [3]. Le bien-être ou la bonne santé non plus. Avoir de l’air pur ou de l’eau potable pas plus. Ce que