Le pont mirabeau
Lecture analytique n°1 : Guillaume Apollinaire, « Le Pont Mirabeau »,
Alcools, 1913 (hors manuel)
Sous le pont Mirabeau coule la Seine Et nos amours Faut-il qu'il m'en souvienne La joie venait toujours après la peine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Les mains dans les mains restons face à face Tandis que sous Le pont de nos bras passe Des éternels regards l'onde si lasse Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure L'amour s'en va comme cette eau courante L'amour s'en va Comme la vie est lente Et comme l'Espérance est violente Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure Passent les jours et passent les semaines Ni temps passé Ni les amours reviennent Sous le pont Mirabeau coule la Seine Vienne la nuit sonne l'heure Les jours s'en vont je demeure
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Alcools, dont le titre primitif était «Eau de vie» est paru en 1913. Ce poème est le second du recueil. Il date de 1912, époque de la rupture avec Marie Laurencin (peintre). « Le pont Mirabeau » a pour cadre Paris comme « Zone » qui le précède. Et il est suivi par la « chanson du mal-aimé » qui traite aussi du thème de la rupture amoureuse.
Ami des peintres Derain et Picasso, Apollinaire est sensible à la nouvelle esthétique cubiste. C’est cette modernité que l’on retrouve dans nos vers inscrits pourtant dans la tradition de la poésie amoureuse. C ‘est un poème de l’ambivalence : ancien et nouveau, un chant de la rupture, un poème qui possède la fluidité de l’eau et la fixité de la pierre.
Enfin, le cadre parisien et le pont symbolisent l’amour perdu.
Composition : 4 strophes de 3 décasyllabes dont le deuxième a été séparé en deux vers, l’un de 4 syllabes, l’autre de 6, ce qui crée un effet particulier de rythme lent et