Le port du voile au maghreb
Les Marocaines doivent-elles avoir peur? Décryptage.
Les Marocaines tous voiles dehors
Au Maroc, les discussions sur le voile restent timides.
Le sondage des Nations Unies, publié en décembre 2006, ne laisse aucun doute. Le port du voile tend à se généraliser au Maroc. Sur les mille Marocains interrogés, la moitié sont pour que la femme porte le voile, que cela lui plaise ou non. En Europe ou au Maghreb, cette pratique suscite des controverses. En France, les affaires du voile continuent à ébranler l'opinion publique après le vote de la loi sur la laïcité en 2005 interdisant tout signe religieux dans les établissements scolaires. En Angleterre, Jack Straw, ministre chargé des Relations entre le Parlement, a relancé le débat en octobre 2006 en disant qu'il serait favorable que les Musulmanes ne portent pas le voile. Pour tenter d'apaiser la polémique provoquée par cette déclaration, le Premier ministre, Tony Blair, a affirmé dans un entretien télévisé diffusé sur la BBC que ce choix reste une partie intégrante de la liberté individuelle des personnes. Le même mois, le Rassemblement constitutionnel démocratique, le parti tunisien au pouvoir, s'est prononcé pour l'application avec rigueur de la circulaire de 1981 interdisant le port du voile dans les établissements publics et scolaires. Hédi M'henni, secrétaire général du RCD, a déclaré que si les Tunisiens acceptent le hijab ils seront amenés à refuser le droit de la femme au travail, au vote et à l'enseignement. Pour lui, le port du hijab fait partie de pratiques de nature à porter atteinte aux acquis de la femme. Au Maroc, les discussions sur le port du voile restent timides. Aucune position officielle n'est prise. On connaît seulement celle du Parti de la Justice et du Développement, favorable au port du voile. Les activistes féministes s'aventurent rarement sur ce terrain miné. Les