Le portrait de Melle de Chartre
Introduction :
Le roman de Mme de Lafayette s’ouvre sur un tableau de la cour de France dans les dernières années du règne de Henri II. C’est dans un cortège d’êtres d’exception, décrits de manière superlative et abstraite, que paraît tout à coup l’héroïne, Mlle de Chartres, future princesse de Clèves. Personnage de fiction, elle est encore plus extraordinaire que les plus prestigieuses dames de la cour et sa vraisemblance se trouve garantie par le cadre historique du roman.
Cependant, si ce portrait est, comme les autres, placé sous le signe de l’excellence et de l’abstraction, il s’en distingue sur un point : la place essentielle faite à l’éducation qu’a reçu la jeune fille. C’est le passage central du texte, qui donne à cette présentation une importance décisive pour la suite.
I) L’art du portrait
1) L’effet d’attente
C’est par une sorte d’énigme que débute le portrait : « beauté » (L1 et 2) est un terme abstrait. C’est une inconnue qui arrive à la cour ce qui crée un effet de mystère.
Le récit marque un temps d’arrêt (L 3 à 21) en revenant sur son passé. On apprend deux éléments objectifs qui nous donnent des indices sur l’identité de cette femme mystérieuse. Le premier à le ligne 4 « elle était de la même maison que le vidame de Chartres » ; puis son nom est révélé par celui de sa mère.
A partir de la ligne 22, on reprend le récit du début de l’arrivée de Melle de Chartres à la cour : « Lorsqu’elle arriva,le vidame alla au-devant d’elle » (L26).
2) Une beauté idéalisée
La première désignation de l’héroïne est une métonymie : « une beauté » (L1) reprise par « une beauté parfaite » (L2). Elle est l’incarnation de la beauté.
Description physique très vague : on évoque seulement « la blancheur de son teint », « ses cheveux blonds » et « la régularité de ses traits » (L 27 à fin)
C’est une description stéréotypée qui correspond aux canons de beauté de l’époque.
Donc le portrait de Melle de Chartres n’est pas