Le pouvoir de la finance
André ORLEAN
Auteur : André Orléan
Publication : 1999
Editeur : Odile Jacob
Nombre de pages : 275
Directeur de recherche au CNRS et co-responsable pour l'école Polytechnique du DEA « économie des Institutions », André Orléan est un spécialiste de la monnaie et des marchés financiers. Il s’intéresse en particulier à l’économie des conventions et à la théorie de la régulation des marchés financiers, notons d’ailleurs qu’il est membre du Conseil scientifique de l’Autorité des marchés financiers. Dans cet ouvrage, Le pouvoir de la finance, André Orléan remet en cause la théorie de l’efficience des marchés financiers et lui oppose l’idée d’une « auto référentialité des marchés » en s’appuyant sur les concepts élaborés par Keynes : les investisseurs « se soucient moins des fondamentaux de l’économie que de l’opinion des autres », anticiper les réactions du marché étant le meilleur moyen de réaliser des profits à court terme. L’auteur met ensuite en avant l’impact en retour de cette évolution de la finance sur l’économie et la société. André Orléan montre comment la finance est en train de transformer le lien social en généralisant « l’individualisme patrimonial », remettant ainsi en cause la souveraineté des Etats.
La thèse de l’auteur est que la financiarisation, entendons le pouvoir grandissant de la finance, conduit à une redéfinition en profondeur des formes de la solidarité sociale vers un individualisme accru prenant la forme d’un « individualisme patrimonial ». C’est au sein de l’entreprise que s’est d’abord dessinée cette évolution et qu’elle est aujourd’hui la plus visible, même si elle tend à se généraliser à l’ensemble de la société. Le processus de « financiarisation de l’entreprise » se traduit par une transformation de l’architecture organisationnelle de la firme selon une logique strictement contractualiste. Selon la théorie des contrats, les différents agents sont mus par la poursuite de leurs seuls intérêts