Le président de la république, clé de voûte des institutions de la vème république
Michel Debré a tenu un discours le 27 août 1958 devant l’Assemblée générale du Conseil d’Etat. Alors Garde des Sceaux (Ministre de la Justice), il emploi en premier le terme de « clef de voûte » pour définir le rôle du président de la République sous la nouvelle République : « Si vous me permettez une image empruntée à l’architecture, je dirais qu’à ce régime parlementaire neuf il faut une clef de voûte. Cette clef de voûte, c’est le président de la République ».
Ici, le terme « clef de voûte » employé par Debré implique que le président de la République soit le garant, le support et le lien entre toutes les institutions de la Vème République (qui sont le Conseil Constitutionnel, le Parlement, le 1er ministre et le gouvernement). En fait, le président de la République en est soit le capitaine (lorsque la majorité parlementaire et son soutien sont inconditionnels), soit un simple arbitre (lorsque la majorité parlementaire et son soutien sont conditionnels : c'est la cohabitation).
La constitution du 4 octobre 1958 donne au président de la République le rôle d’acteur principal sur la scène du théâtre politique. Par le fait que le premier titre traitant d’une institution soit consacré au président de la République, ce dernier dispose d’une puissance déjà bien plus épanouie que celle des présidents des IIIème et IVème Républiques. Aussi, la diversité et le contenu des articles de ce titre témoignent de son rôle bien plus complet au sein de l’Etat que ses homologues des précédents régimes : de Gaulle veut renforcer et centraliser la figure du chef de l’Etat, afin d’en faire le pivot de la politique nationale et vers l’étranger.
Qu’est ce qui fait du président de la République la « clef de voûte » des institutions de la Vème République ?
La réponse à cette question trouvera son fondement en deux parties : l’une traitant du capitanat théorique du président de la République