Le Président de la République
Le Président de la République
Privé de tout pouvoir effectif de fait sous la IIIème République et en droit sous la IVème, le président acquiert sous la Vème République une place primordiale dans le fonctionnement institutionnel français. Cette prééminence est accentuée d’abord par la révision constitutionnelle de 1962 instituant l’élection du président au suffrage universel direct. Depuis, sous l’impulsion des chefs de l’Etat qui se sont succédés (Charles de Gaulle, Georges Pompidou,
Valéry Giscard d’Estaing, François Mitterrand et Jacques Chirac), on a assisté à une
"présidentialisation" du régime : le Président de la République est le véritable moteur du pouvoir exécutif en donnant l’impulsion et en déterminant les grandes orientations de la politique nationale que le gouvernement met en œuvre.
La coexistence d’un Président de la République et d’une majorité politique qui lui est opposée à l’Assemblée nationale (« cohabitation », 1986-1988, 1993-1995, 1997-2002) a sans aucun doute constitué une évolution notable dans la pratique institutionnelle, évolution complétée par la réduction de la durée du mandat présidentiel, fixée à 7 ans par la Constitution et ramenée à 5 ans par voie de référendum le 24 septembre 2000, durée à présent égale à celle du mandat législatif.
Il est la plus haute autorité administrative, veille, par son arbitrage, au respect de la
Constitution, et assure le fonctionnement normal des pouvoirs publics et la continuité de l'État (article 5 de la Constitution). En outre, il est le chef des armées, disposant, en pratique, d’ un rôle prédominant concernant toutes les questions de défense surtout depuis le développement, par la France, d'une force de dissuasion nucléaire (article 15). La Constitution
(article 14) et la pratique institutionnelle lui confèrent également un rôle majeur en matière de diplomatie. Ainsi, le Président dispose de ce qu’il est désormais convenu d’appeler un