Dans le roman, Le lecteur peut aussi postuler un réquisitoire de la part de Malek Haddad contre tous ceux qui ont fuit l'Algérie en manquant à leur devoir de la servir. Dans beaucoup de passages, il est remarqué le blâme de Khaled pour la vie aisée menée par son ami Simon, qui n'écrit plus de poèmes pour l'Algérie depuis son installation à Paris. "Il appartenait à Simon Guedj de retarder ou d'empêcher la preuve. La guerre devenait un alibi, sauf pour Khaled qui savait quel énorme prétexte elle offre à ceux qui en ont peur et ne la font pas, à celle, encore plus belle qu'une erreur, et qui veut se donner parce qu'elle n'a rien à offrir."p.19 L'auteur ne mène t-il pas là un réquisitoire contre les traîtres et les lâches qui ont desservit l'Algérie, lors de la guerre de libération?
Enfin, la mélancolie existentielle marquant la morale du héros, ainsi que ses inquiétudes -senties par le lecteur- peuvent avoir une portée idéologique .Elles sont semblables à celles de l'écrivain lui-même. Un passage du roman, éclaire de manière plus précise les soupçons du lecteur : " D'après vous, quelle place aura la langue française dans l'Algérie de demain?......-Existe-t-il des écrivains algériens de langue arabe?....-Les écrivains algériens ont-ils tous comme vous la hantise de ce que vous appelez"le drame du langage..."p.36-37 .Il est très clair ,que le poète Khaled Ben Tobal incarne Malek Haddad et porte son projet idéologique; puisque ce dernier s'inquiétait de l'avenir des auteurs algériens d'expression française ,une fois l'Algérie indépendante .De son vivant ,l'écrivain était peu optimiste pour l'avenir de cette littérature et préféra déposer sa plume