Le réalisme
Le mouvement réaliste naît au lendemain de la révolution de 1848 dans une société en pleine mutation, qui devient essentiellement matérialiste. Tandis que les banques se multiplient, que la société s'industrialise entraînant l'émergence d'un prolétariat important, les intellectuels se passionnent pour les sciences et les techniques.
Le réalisme peut être défini, au sens larges, comme la volonté de rendre par les mots la réalité elle-même, à partir d'une observation scrupuleuse des faits. Cet ancrage de la fiction dans un terreau réel peut se déceler dans de nombreuses œuvres au fil du temps comme celles de Rabelais ou Diderot.
Les réalistes rejettent l'idéalisme et le sentimentalisme du romantisme ainsi que le formalisme bourgeois du classicisme. Ils s'inspirent de la vie quotidienne du prolétariat et des « petites gens », qu'ils se donnent pour mission de décrire fidèlement, sans en adoucir l'âpre réalité ; en cela, ils entendent atteindre à la même sincérité que la photographie naissante.
Les écrivains dits réalistes font un énorme travail de préparation à l'écriture, par la prise de notes (Zola), ou encore par la tenue de journaux (Goncourt). Maupassant s'inspire souvent de faits divers qui servent ses évocations de Normands avides d'argent. Ces écrivains tentent de saisir à la fois une réalité psychologique, incarnée par les personnages de leurs romans, et une réalité sociale, historique, qui implique un ancrage de l'action romanesque dans un