Le réel se réduit-il à ce qu’on perçoit ?
Luca Philosophie
Le réel se réduit-il à ce qu’on perçoit ?
« Ce que je perçois est – il ? » telle semble être la question sous-jacente de cet intitulé. En effet, on pourrait s’interroger sur cette conception selon laquelle il y aurait une proportion entre le réel et notre perception de ce dernier. Toutefois, il y a des choses que je sais être et que je ne peux pourtant percevoir si je pense, par exemple, à l’air fixe (en l’absence de vent) : transparent, incolore et inodore. Ainsi, « le réel se réduit-il à ce qu’on perçoit ? ».
Par réel, on entend communément l’ensemble des choses qui sont, c'est-à-dire, qui ont une existence objective et constatable. Nous aurons soin de ne pas aborder la définition platonicienne du réel (l’être véritable des choses) en ce que cette dernière se situe, pour paraphraser Platon, du côté de l’intelligible et non du sensible, donc de la perception. Par perception, on entend l’acte par lequel un individu, organisant ses sensations présentes, s’oppose à un objet distinct de lui qu’il juge réel et actuellement connu par lui. Mais on voit apparaître là un paradoxe. En effet, d’un côté, le réel comme existence objective et constatable se déduit, ou plutôt, déduit son caractère de la perception (nécessaire au constat) et de l’autre, il est la base même de ce qui permet, à en croire la précédente définition, la perception si bien qu’apparaît ce que les logiciens nomment un diallèle. Toutefois, ce diallèle peut être aisément dépassé si l’on considère le double sens du concept de perception. En effet, cette dernière se comprend comme résultat (ce qui est perçu) et comme action de percevoir si bien que le paradoxe précédemment développé s’estompe ; à la perception comme cause correspond l’action de percevoir et à la perception comme effet correspond la perception (ce qui est perçu), résultat sous une forme de présence du réel sensible dans le sujet si bien que cet aspect de la question ne pourra se développer faute