Le régime de la responsabilité du pouvoir exécutif sous la vème république
Loin de la volonté des constituants de 1958, la primauté du Chef de l'Etat a fait de la Cinquième République un régime parlementaire hyper présidentialisé. Elu de et par la nation toute entière, il a très vite et considérablement, élargi en pratique la portée de sa fonction, en soumettant notamment le gouvernement à son autorité (Par exemple, l’article 20 de la constitution de 1958 dispose : « Le Gouvernement détermine et conduit la politique de la nation. » Or le Gouvernement se doit de conduire et soutenir les choix du Président et se plie donc à son bon vouloir). Mais, il se pose la question de sa responsabilité, puisque cette évolution ne s'est pas traduite dans la constitution. Envisager la responsabilité du Chef de l'Etat, sous la Vème République, c'est évoquer un paradoxe. Car celui-ci est irresponsable dans l'exercice de ses fonctions qu'il agisse de paire avec le gouvernement ou seul (ex : article 67 de la constitution de 1958 qui dispose : « Le Président de la république n’est pas responsable des actes accomplis en cette qualité, sous réserve des dispositions des articles 53-2 et 68. »). Dans le premier cas, le Premier ministre et les ministres responsables répondent de ses actes par le jeu du contreseing. Mais, cette responsabilité par transfert laisse le Chef de l'Etat à découvert dans le deuxième cas. En effet, contrairement aux Républiques passées, certains de ses actes échappent au contreseing (L’ article 19 de la constitution de 1958 « les actes du Président de la République autres que ceux prévus aux articles 8 (1er alinéa), 11, 12, 16, 18, 54, 56, 61 sont contresignés par le Premier ministre et, le cas échéant, par les ministres responsables. »). Ainsi, le Chef de l'Etat