Le rôle de la tempète dans le chant v de l'odyssée
T.L
L’Odyssée d’Homère
« Le rôle de la tempête dans le chant V »
« Quand l'état de la mer est favorable, l'aède ne s'arrête pas à le décrire. S'il trace une fois, en deux vers, l'image d'un calme soudain, c'est qu'il s'agit d'un fait surnaturel. Le calme avant la tempête ». Le chant V de l’Odyssée est un exemple saisissant de ce qu’a dit Gabriel Germain, Ulysse est aidé par les dieux, sa libération est acceptée par Calypso, et tout est mis en œuvre pour qu’il puisse rentrer chez lui. Mais la sentence de Zeus est claire : Ulysse rentrera chez lui avec richesse, certes, mais seul, et non sans problèmes.
La péripétie qui nous intéresse ici est la tempête qu’il connaît dix-huit jours après être parti de l’île de Calypso, le nombril des mers. En effet, elle a un rôle important dans la destinée d’Ulysse, et dans l’histoire contée par Homère : Elle initie Ulysse, héros épique par excellence, à la peur de la mort et à une épreuve plus physique que mentale, et elle permet à l’Aède de « balayer » un chapitre de l’Odyssée d’une façon épique, et d’en commencer un autre.
Après être parti du Nombril des mers, île magnifique de Calypso, Ulysse navigue durant dix-sept jours à bon rythme, profitant de la brise apportée par la Nymphe, « un vent inoffensif et doux ». Il suit à la lettre ses recommandations, et n’oublie pas la prophétie qu’elle lui a fait : de nombreux « maux » l’accableront.
Au dix-huitième jour, la prophétie se forme : Poséidon rentrant d’Ethiopie aperçoit Ulysse chevauchant la mer. La rage de voir qu’il arrive presque en terre Phéacienne, où il sera bien reçu et où son « poids d’ennuis » sera terminé, pousse le Seigneur des Mers à troubler la mer. Comme dit par Gabriel Germain, le contraste créé par Homère entre sa description du calme et sa description de la tempête est saisissant : un seul vers pour décrire un voyage de dix-sept jours au calme, contre six pour décrire l’apparition de la tempête. Ulysse connait pour la première