Le rôle du romancier quand il crée des personnages se limite-t-il à imiter le réel ?
⋄ Au XIXe siècle il affirme sa vocation avec Balzac : donner une image de la société Zola prend la relève et ajoute au projet une dimension scientifique. Mais Proust au XXe siècle remet en cause cette relation avec le réel. Le roman est une œuvre d’art et il est avant tout une création.
I le romancier quand il crée des personnages imite le réel
Le XIXe siècle en est convaincu le romancier a pour mission de rendre compte du réel.
1 Le romancier peut mettre en scène des personnages réels
Le roman se définit par la part de fiction qu’il comporte nécessairement. Mais cette part peut être très réduite, ainsi le narrateur d’A la recherche du temps perdu présente de nombreuses caractéristiques communes avec l’auteur lui-même (Proust) (le prénom, la mère et la grand-mère occupent également une très grande place à la fois dans le roman et dans la réalité).
Les romans historiques comme ceux de Dumas qui inscrivent des personnages historiques tels Louis XIII, Richelieu ou Anne d’Autriche dans l’intrigue. Au XVIIe siècle, Madame de Lafayette accorde à la cour d’Henri II un rôle important (ce sont le roi et la reine qui décident du mariage de Melle de Chartres avec le prince de Clèves et c’est à l’occasion d’un bal donné à la cour que l’héroïne devenue princesse de Clèves rencontre le duc de Nemours : « Le roi lui cria de prendre celui qui arrivait » comme danseur.
2 Le romancier place ses personnages dans un cadre réel
Mais le roman n’est pas l’histoire et dans l’intérêt de sa fiction Mme de Lafayette prend des libertés avec les dates comme par ex celles de la mort du duc de Nevers (père de M de Clèves). C’est donc en inscrivant ses personnages dans un cadre historique que le romancier arrive à imiter le réel pour nous donner l’illusion du vrai. C’est le cas du personnage de la Princesse de Clèves, celui-ci est placé dans le contexte historique de la cour du roi Henry II.