Le secteur informel
La décennie 80 marque le début de la crise économique et la mise du continent africain (en proie a des difficultés sans équivalents) sous administration du F.M.I. et de la Banque Mondiale. Implicite dans les annees70, le secteur informel a pris de l'ampleur au point de concurrencer, à son avantage, le secteur formel. Déjà sous les menottes coloniales, les agents économiques arrivaient a soustraire leur production de l'impôt dit "impôt de capitation", vertement dénonce par les leaders des mouvements de résistance, dont André Gerard Matsoua. Que de temps perdu aujourd'hui a élaborer des plans de sauvetage, a réduire des dettes, alors qu'entre temps les populations doivent vivre ou plutôt survivre : d'ou la floraison et l'ampleur des activités du secteur informel. Quelles sont les causes de cette émergence ? Est-ce un frein ou un facteur de développement ?
TENTATIVE DE DEFINITION :
Il existe plusieurs définitions du concept de secteur informel. Deux nous paraissent pertinentes. * Première définition : le secteur informel est l'ensemble des activités :économiques qui se réalisent en marge de législation pénale, sociale et fiscale ou qui échappent a la Comptabilité Nationale. * Seconde définition : c'est l'ensemble des activités qui échappent a la politique économique et sociale, et donc a toute régulation de l'Etat. Dans tous les cas, les deux définitions se recoupent puisqu'elles soulignent l'idée de fraude. Paradoxalement, ce secteur censé se soustraire au contrôle de l'Etat fonctionne allègrement au vu et au su de tous. Complaisance ? Ambiguïté de l'Etat ? Des trois secteurs connus (primaire, secondaire, tertiaire), dans quelle catégorie classer l'informel dans la mesure ou toutes les activités des trois secteurs y sont représentées ? Banques traditionnelles (tontines), ateliers de réparation, médecine de proximité s'y côtoient. D'ou la gêne qu'éprouvent certains économistes d'appliquer la notion de "secteur" a celui de l'informel.