La littérature québécoise au 20e siècle a connu beaucoup de déboire. Elle a été censurée pendant plusieurs années par le clergé et le gouvernement de Maurice Duplessis. Ensuite, il y a eu Paul-Émile Borduas et son groupe qui ont créé le manifeste du refus global, vers 1960, qui a sauvé notre littérature et nos écrivains ont pu désormais écrire sur l’imaginaire, le crime et toute autre valeur qui n’étaient pas celles de l’église. Dans le début des années 80, Monique Proulx a publié son premier livre Sans cœur et sans reproche, un roman qui a gagné plusieurs prix de littérature. En 1987, cette auteure québécoise a écrit le roman Le sexe des étoiles, un des premiers récits québécois à traiter de la transsexualité, un sujet nouveau dans la société québécoise que peu de gens osaient parler. L’histoire de ce roman tourne autour d’une personne, anciennement un homme qui a subi plusieurs opérations pour devenir une vraie femme. Elle apprendra à vivre dans son nouveau corps, en y intégrant certains éléments de son ancienne vie, comme sa fille Camille. Leur relation familiale est très particulière et elles ont dû s’adapter à la nouvelle vie de Marie-Pierre. La jeune Camille vit une relation plutôt difficile avec lui depuis son changement d’identité sexuel. L’ancien Pierre-Henri Deslauriers et la nouvelle Marie-Pierre Deslauriers sont le même être humain dans une période différente de sa vie.
Avant de devenir une femme, Marie-Pierre Deslauriers était un homme nommé Pierre-Henri Deslauriers. Elle était un microbiologiste reconnu, anciennement mariée avec la mère de Camille, Michèle, lorsqu’elle était encore un homme. Mais ce grand scientifique n’était pas bien dans son ancien corps, car il ne représentait pas sa vraie nature : « J’étais une femme, reprit doucement Marie-Pierre. Simplement, il a fallu corriger cette anomalie physique qu’était mon corps. »[1] Pierre-Henri Deslauriers savait depuis toujours qu’il vivait en hypocrite et il n’était pas bien avec lui même, car à