Le suffrage universel est-il démocratique ? Commençons par la constitution du 4 octobre 1958. Un préambule n'est pas toujours essentiel mais ici il l'est. Il reprend les droits de l'Homme et du citoyen et les principes de la souveraineté nationale de la déclaration de 1789 complétée du préambule de la Constitution de 1946. En raccourci, il s'agit en quelque sorte d'une « modélisation » de l'Homme en droits (sûreté, liberté de conscience, égalité mais des principes politiques économiques et sociaux tels le droit de grève, l'égalité entre homme et femme, le droit d'obtenir un travail, le droit à l'instruction…..). Ces droits forment le bien commun. La République désigne ce bien commun qui est le QUOI de l'objet du pouvoir. L'article 2 de la Constitution énonce le principe du gouvernement, le QUI du pouvoir : « Gouvernement du peuple, par le peuple et pour le peuple », c'est à dire le Démocratie. La Démocratie est le sujet du pouvoir. Le choix du peuple en temps que sujet du pouvoir signifie que les intérêts de ce bien commun sont mieux gérés par un grand nombre d'individus plutôt que par un seul (un roi) ou une élite (les aristocrates). L'article 3 de la Constitution décrit le COMMENT gouverner. « La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et la voie du référendum… Le suffrage peut être direct ou indirect dans les conditions prévues par la Constitution. Il est toujours universel, égal et secret ». Par ce principe, les Républicains espèrent faire que la volonté commune s'impose par l'opinion et non par la violence. Nous avons donc le QUOI, la République, le QUI, la Démocratie, le COMMENT le suffrage universel. Le suffrage universel paraît la plus fidèle expression d'une démocratie puisqu'elle intègre tous ses membres dans ses décisions d'évolution de la société. L'histoire révèle que le suffrage universel a dû conquérir, si je puis dire, son universalité. En voici les grandes étapes en France :
- 1793 : le concept de suffrage