Le symbolisme
Pour marquer le début du symbolisme en tant que mouvement, on se réfère à la parution en 1886 du Manifeste du symbolisme dans le supplément littéraire du Figaro. Le symbolisme se définit essentiellement par l'idéalisme d'artistes en réaction à un monde trop matérialiste, celui issu des mutations de la révolution industrielle, voué au progrès technique, à la recherche du profit, aux luttes sociales. Entre 1886 et 1900, le Symbolisme trouve son aboutissement dans tous les domaines de la création. La littérature exprime alors sa particularité, avant que ne le fassent ensuite la musique et les arts plastiques. Ce mouvement né en France, gagne rapidement l’Europe, et l’Amérique. Le symbolisme a pour précurseurs, William Blake (1757-1827). Il puise son inspiration de la littérature, chez Baudelaire (Les fleurs du mal, 1857), Verlaine (Sagesse, 1881), Rimbaud (Les Illuminations, 1886) et Mallarmé (Poésies, 1887).
Le symbolisme est une démarche intellectuelle qui use de moyens variés pour traduire de manière plastique le message symboliste : un tableau, une sculpture symbolistes restent avant tout énigmatiques. Ce n'est pas la compréhension visuelle de l'observateur que l'on recherche mais sa sensibilité, son émotion. L'artiste symboliste doit se confronter au mystérieux, au mélancolique, à l'occulte, à toutes les faces cachées de l'humain. Un portrait est symboliste si l'artiste met en valeur la dimension psychique, l'état d'âme de son sujet. Le regard, miroir de l'inconscient, dévoile le secret. Les thèmes communs d'inspiration sont la solitude, l'imaginaire, la mort. En France, les artistes symbolistes les plus représentatifs sont Pierre Puvis de Chavannes (dont le Pauvre Pêcheur de 1881-Paris, Musée d'Orsay, apparaît comme un véritable manifeste du mouvement), Odilon Redon, une personnalité complexe dont l'œuvre est particulièrement diversifiée. Et Gustave Moreau, artiste fasciné par les mondes anciens, véritable créateur de mythologies