Le symbolisme
1870
Commentaire :
La définition de ce mouvement ne va pas de soi ; contrairement à d'autres, il ne résulte pas d'une volonté collective réfléchie, mais d'un rassemblement ponctuel d'auteurs. Le symbolisme se décline surtout en une variété de théories et de tentatives formelles, où l'on peut retrouver les éléments suivants : tendance à l’hermétisme, modèle de la musique, magie évocatoire, recours à la mythologie, au mysticisme, à la religiosité. Enfin, la période symboliste se distingue par une intensification du rapport entre les arts, qui traduit l'idéal de synthèse qui nourrit le symbolisme.
Les symbolistes sont des modernistes radicaux. Ils s’opposent au Parnasse en refusant les règles de la métrique. Ils vont créer le vers libre. Par contre, ils suivent les Parnassiens dans leur principe de l’art pour l’art et vont même plus loin dans le refus du rapport au monde en faisant de la poésie réflexive et autotélique, c’est-à-dire une poésie qui parle de poésie (aspect très visible chez Mallarmé). Certains symbolistes sont moins extrémistes et travaillent alors sur le pouvoir de la suggestion il ne s’agit plus de dire mais de suggérer. Le symbolisme fera alors du symbole la condition même de l’art. En effet, le symbolisme est avant tout un courant de pensée, reposant sur la conviction que le monde réel n’est fait que d’apparences et qu’il existe une autre réalité, plus mystérieuse et plus complète. Le symbole doit donc permettre de représenter concrètement l’abstrait, l’invisible, il doit être une passerelle pour atteindre cette réalité, ou tout du moins en donner une idée.
Les poètes emblématiques du symbolisme sont les suivants :
Paul Verlaine pratique un art de la suggestion. Ses principaux recueils confèrent le primat absolu à la musique, seule capable de transporter l’âme vers des ailleurs inconnus.
Arthur Rimbaud fait de sa poésie une exploration de l’inconnu. Tout sens immédiat disparaît au profit d’hallucinations, d’«