Le théâtre de l'absurde
Le Cantatrice Chauve est une pièce de théâtre écrite en 1950 par Ionesco ; né en 1909 en Roumanie et mort en 1994 à Paris. La première représentation de l’œuvre a eu lieu à Paris au théâtre du Noctambule, l'année de sa parution, par la compagnie théâtrale de Nicolas Bataille. La Cantatrice Chauve est définie par son auteur comme une anti-pièce, c'est-à-dire, une pièce qui parodie le théâtre traditionnel.
De ce fait, en quoi peut-on parler de la scène 4 de la Cantatrice Chauve comme étant une parodie de scène de reconnaissance ?
Dans un premier temps, nous nous demanderons en quoi cette scène est une scène de reconnaissance, pour ensuite expliquer en quoi il s'agit d'une parodie.
Pour commencer, une scène de reconnaissance est un topos : on le retrouve dans plusieurs œuvres, comme dans l'Avare de Molière. Il s'agit en fait d'un renversement qui fait passer les personnages de l'ignorance à la connaissance. On retrouve différentes caractéristiques de reconnaissance , par exemple, par le raisonnement, les signes distinctifs ou encore par les faits eux-mêmes.
En effet, les Martin ne se reconnaissent pas à la première réplique, puisque Monsieur Martin s'excuse en demandant à Madame Martin s'il ils ne se sont pas déjà vu quelque part (p.27) et finissent par se souvenir de leur lien à la fin de la scène quand le personnage s'écrit qu'ils se sont déjà vu et que c'est sa propre épouse ! (p.37)
De plus, ils se retrouvent grâce à des faits spatio-temporels, par exemple, qu'ils ont la même ville d'origine, Manchester, qu'ils ont quitté en même temps, qu'ils ont prix le train l'un en face de l'autre, pour se rendre compte ensuite qu'ils habitent dans la même rue, dans la même maison et même qu'ils dorment dans le même lit ! Enfin, l'argument final de leur conversation est un signe distinctif incontestable : ils ont en commun, une petite fille, Alice.
Donc, chacune de ces coïncidences les ramène petit à petit à la réalité,