Représentation du corps dans l'oeuvre de Egon Schiele

 Repères biographiques  Autoportraits  Portraits

Comme nous le verrons au cours des trois points qui questionnent la représentation du corps humain dans l'oeuvre du peintre expressionniste Egon Schiele, la production artistique n'est – pour le cas qui nous intéresse – nullement à dissocier des épreuves et événements qui affectent l'existence de l'artiste. La mort prématurée de son père, une incarcération vécue comme profondément injuste, la séparation d'avec sa maîtresse et son mariage avec la bourgeoise Edith Harms sont autant de moments chargés d'une émotion intense que Egon Schiele s'est appliqué à traduire au travers de ses toiles. Bien que l'oeuvre laissée par Egon Schiele à la postérité soit vaste et diversifiée (poèmes, gravures, portraits, autoportraits, représentation de paysages et d'allégories), c'est avant tout l'étude du corps qui retiendra notre attention dans ce devoir. Bien que mort très jeune, il est utile de mentionner que Egon Schiele a vécu durant une époque où la culture viennoise connut un apogée sans précédent : l'innovation littéraire menée par de talentueux auteurs tels que Schnitzler, Musil et Zweig, l'apparition de la Sécession viennoise sur la scène picturale de la capitale autrichienne ainsi que les balbutiements de la psychanalyse freudienne sont autant d'événements qui ont contribué à faire de Vienne une ville incontournable. En effet, Egon Schiele qui n'évolue pas en vase clos, est profondément imprégné de l'ambiance viennoise caractéristique du début du XX siècle : il est à la fois imprégné par la chute quasiprogrammée de l'empire austro-hongrois, angoissé par un futur inconnu ainsi que fasciné par l'apparition d'études scientifiques sur les dégénérescences mentales.

1 – Repères biographiques

Egon Schiele voit le jour en 1890 à Tulln, dans une petite ville de province autrichienne à une trentaine de kilomètres de Vienne. Dès l'enfance, le jeune Egon manifeste un