Le traité de turin de 1760
La frontière entre les deux États, du côté du comté de Nice et de la Provence, héritière des conflits de succession du comté de Provence au XIVe siècle, avait été rendue très irrégulière par différents achats, conflits, échanges de territoire. Ces irrégularités, dans une région montagneuse, et donc compartimentée, compliquait le commerce et l’administration civile et religieuse, les frontières des évêchés ne correspondant pas non plus aux frontières politiques. Elle gênait également la lutte contre la contrebande (voir l’exemple de la poursuite et de la capture de Mandrin en mai 1755[1],[2]). Un accord avait eu lieu en 1703 pour permettre le libre passage entre les différentes pointes, mais n’était que mal respecté par les deux parties[3]. Une première régularisation avait eu lieu en 1713 au traité d’Utrecht[4].
Au Nord, le pays de Gex était séparé de la France par la vallée de la Valserine, qui permettait auparavant le passage des troupes espagnoles entre la Savoie et la Franche-Comté (et était nommée pour cette raison chemin des Espagnols). Ce territoire n’était plus stratégique, du fait de l’alliance de famille entre la France et l’Espagne et de l’acquisition de la Franche-Comté par la France.
Le traité régularise donc la frontière entre les deux États :
échange des villes de Seyssel (en partie), Chanaz et La Balme situées sur la rive gauche du Rhône, mais faisant partie du Bugey, qui retournent au Piémont, en échange de la vallée de la Valserine : ainsi, le chemin des Espagnols entre Franche-Comté et Savoie devient français, et le pays de Gex n’est plus une enclave séparée de la France[5] ; la frontière entre le comté de Nice et la Provence est fixée sur la ligne de partage des eaux entre Var et Verdon, puis sur le Var, l’Estéron jusqu’à Aiglun et enfin à nouveau sur le Var. La vallée de la Roudoule, dans le comté de