Le travail est-il déshumanisant ?
Introduction :
« Le domaine de la liberté commence là où cesse le travail » disait Karl Marx (1818-1883), philosophe et économiste allemand entre autre. On comprend alors que le travail a longtemps été perçu comme une souffrance, un asservissement, une forme de privation de la liberté. En effet, et d’ailleurs, les organisations du travail qui se sont succédées dans l’économie française notamment pendant les Trente Glorieuses ont montré des limites au travail. Ainsi, les employés face à des conditions de travail difficiles ont parlé de « aliénation, dévalorisation du travail» et « déshumanisation du travail » et, c’est notamment ce qui a mis fin au Taylorisme. D’autre part, le travail vient du latin tripalium qui signifie « machine à trois pieux » qui était un instrument de torture destiné aux chevaux, ou encore arbeiten en allemand. C’est plus communément les tâches d’un individu qui contribue à la réalisation, production d’un objet ou d’un produit. D’un autre côté, « déshumaniser » signifie faire perdre la dimension, le caractère humain à une activité ou une action donnée et donc serait alors perçu comme un antagonisme. Aussi, l’homme agit avec sa rationalité pour réaliser cet objet et peut entrer en contradiction avec sa nature même, son essence. L’homme recherche dans le travail d’autres fondements pour construire sa personnalité et y puise ses ressources.
On peut se demander plus largement si le travail est déshumanisant en partant du principe qu’il est contraire à sa nature ? Au contraire, le travail est-il une forme de libération pour l’homme qui contribue à sa construction en temps que tel ? Est-il seulement un moyen de subvenir à ses besoins par le profit réalisé ou il y a-t-il une autre dimension du travail sur l’homme ? Pour cela, nous verrons dans un premier temps que le travail peut être privatif d’une certaine manière d’une liberté de l’homme puis dans un second temps