Nature et culture

1. La nature semble précéder la culture
Comment définir la culture sinon comme une transformation de la nature ou comme une « seconde nature » ? Il semble qu’il y ait un lien d’antériorité de la nature à la culture. La nature (de nasci en latin : « croître », « pousser » et de phuein en grec qui a donné phusis « la nature » d’où « la physique ») peut avoir deux définitions. Elle désigne tout ce qui entoure l’homme et qui n’est pas son œuvre. Elle peut aussi signifier l’essence de tout phénomène (la « nature » de la lumière). Mais c’est toujours par le biais de la culture et du langage que la nature est saisie. Le concept de culture n’est pas univoque. A la fois culture de la terre et culture de l’esprit, la culture est un acte de transformation et de dépassement de la nature extérieure, mais aussi de sa propre nature. Au sens le plus général, anthropologique et philosophique, la nature est un vaste ensemble comprenant tous les éléments de la vie humaine.

2. Mais l’idée de nature reste avant tout culturelle
Penser la nature s’inscrit dans un processus culturel. C’est à travers les mythes fondateurs que l’homme cherche à déterminer sa nature, comme état originaire de l’humanité. Il cherche une unité par delà la pluralité des civilisations et des cultures. Mais l’homme comme être de culture est-il un homme perfectionné ou a-t-il été dénaturé ? Lorsqu’il s’interroge sur la valeur de la civilisation dont il est le créateur et sur lui-même, il se tourne vers la nature. Penser sa nature devient ainsi pour l’homme un moyen pour comprendre son aspect fondamentalement culturel. Loin d’être un simple objet de manipulation, la nature se présente comme une origine perdue. Hobbes et Locke, au XVIIe siècle, posaient un état de nature pour essayer de trouver une nature humaine leur permettant de justifier leurs théories politiques. Ainsi Hobbes pose l’existence d’un état de nature dans lequel l’homme est un loup pour l’homme, ce qui lui permet de