LE VENTRE DE L ATLANTIQUE
Elle a la nostalgie d’éxilé. Relation avec son frere : Nos yeux se croisent sur les mêmes images. Battements de cœur, souffle, gestes de joie ou de désarroi, tous nos signes émotionnels sont synchronises la durée d’un match, car nous courons derrière le même : Paolo Maldini.
Voilà bientôt 10 ans que j’ai quitté l’ombre des cocotiers. Heurtant le bitume, mes pieds emprisonnés se souviennent de leur liberté d’antan, de la caresse du sable chaud, de la morsure des coquillages et des quelques piqueres d’épines.
Pourtant je sais que ma marche occidentale n’a rien à voir avec celle qui me faisait découvrir les ruelles, les plages…
En Afrique, je suivais le sillage du destin, fait de hasard et d’un espoir infini.
En Europe, je marche dans le long tunnel de la performance qui conduit à des objectifs bien définis. On marche autrement, vers un destin intériorisé, qu’on se fixe malgré soi, sans jamais s’en rendre compte, car on se trouve enrolé dans la meute moderne, happé par le rouleau compresseur social prompt à écraser tous ceux qui s’avisent de s’arrêter sur la bande d’arrêt d’urgence.
Alors, dans le gris ou sous un soleil inattendu, j’avance sous le soleil d’Europe en comptant mes pas et les petits mètres de rêve franchis. Mais combien de km, de journées de labeur, de nuits d’insomnie me séparent encore d’une hypothétique réussite qui, pourtant, va tellement de soi pour les miens, dès l’instant que je leur ai annoncé mon départ pour la France ? J’avance les pas lourds de leurs rêves, la tête remplie des miens. J’avance, et ne connais pas ma destination.
L’écriture est ma marmite de sorcière, la nuit je mijote des rêves trop durs à cuire. Le bruit de la télévision me sort de ma rêverie (rêve diurne).
L’ile de Niodor, à l’autre bout de la Terre, au Sénégal, dans l’Atlantique, l’ile à peine assez grand pour héberger un stade, Là-bas, depuis des siècles, des hommes sont pendus à un bout de terre, l’ile de Niodior. Accrochés à la gencive de l’Atlantique,