Zazie dans le métro Raymond Queneau 2- Chapitre III, l’excursion aux vécés. (Page 39 à 41) Introduction : cf. L.A n°1 Zazie vient d’arriver chez Tonton Gabriel, auquel sa mère Jeanne Lalochère l’a confiée quelques jours .A la fin du Chapitre II tout le monde part se coucher, tout le monde… Sauf Zazie ! Elle va partir explorer le reste du logis… En quoi ce passage est-il parodique ? Nous montrerons que l’univers enfantin du jeu et de la découverte va être exploité par Queneau pour détourner les codes génériques des récits traditionnels que sont le conte et le roman d’aventure (et aussi dans une moindre mesure les codes cinématographiques) Or la quête est récurrent*e* dans les contes, elle permet au héros de progresser pour « grandir » (cf. dernier mot du roman J’ai grandi dira Zazie) ; au tout début du chapitre l’auteur passe sous silence le motif de l’escapade de Zazie : le lecteur peut s’imaginer que le héros-enfant cherche à échapper à un danger, à un sort atroce par la fugue (cf. mise en garde de sa mère sur une précédente déconvenue), ou alors elle part voir le métro. On ne sait d’abord si c’est le jour ou la nuit ; en fait le matin du jour qui suit son arrivée à Paris. Le but de l’excursion sera énoncé en fin de paragraphe seulement. Queneau met en scène une héroïne prête à tous les dangers pour s’amuser : la reprise insistante de deux expressions semblables : « c’est encore plus amusant » l.8 et « ce qui est toujours amusant » l.13 le signale. La grande concentration de Zazie, qui était déjà traduite par l’image de l’oreille « plantée dans la porte » comme un couteau, fait partie du jeu narratif et joue aussi avec le cliché du film d’horreur ou du western : le couteau fiché dans la porte comme menace, avertissement. On remarque que Zazie s’ingénie à créer des difficultés supplémentaires : « en marchant un pied juste devant l’autre » « palpant le mur » « en fermant les yeux » ou plus loin en se mettant « en marche arrière ».