Les animaux malades de la peste - oral
Jean de la Fontaine
Les Fables – Livre VII
INTRODUCTION
Cette fable animalière qui ouvre le livre VII a plusieurs sources possibles : l'Oedipe Roi de Sophocle (dramaturge grec) ou le De Natuna rerum de Lucrèce. Elle peut également avoir été inspirée de la satire orientale des courtisans tirée du Panchatantra. Le fabuliste classique imagine une situation tragique : la peste, épidémie très répandue depuis l'antiquité et qui décimait des milliers de personnes. Pour calmer la colère des Dieux, on recherche une victime expiatoire, ce qui entraîne une confession publique des plus grands aux plus humbles.
Nous nous demanderons comment l'écriture du détournement permet de dire la réalité de l'époque.
Pour cela, nous observerons d'abord la façon dont la fable est conduite, pour nous intéresser ensuite à la portée critique de cet apologue.
PLAN
Une fable habilement conduite a) Un récit tragique b) un apologue polyphonique c) Des personnages allégoriques La portée critique de l'apologue a) Satire des courtisans b) Blâme de l'injustice du temps c) Remise en question de la société d'ancien régime
DEVELOPPEMENT
Une fable habilement conduite a) un récit tragique : Contrairement à d'habitude, la fable n'adopte pas le plan du conte. En effet, cet apologue se divise en trois parties d'inégales longueurs. La première partie est une sorte de prologue qui définit de façon tragique la peste et ses conséquences néfastes sur les animaux, tant sur le plan moral que social. (v.1à14). La deuxième partie est essentiellement composée de dialogue entre des animaux tels que le lion, le renard et l'âne, le tout au style direct, auquel vient s'ajouter les propos du loup rapportés au style indirect libre (v.15à61) et la situation finale : l'exécution du plus humble et de l'innocent : l'âne. La troisième partie est constituée d'une moralité explicite et désabusée (v.63, 64)
Nous nous intéressons