Les boucs émissaire
« Je crois que l'humanité ne saurait se passer de boucs émissaires »
Arthur Koestler.
En France, dans une petite ville non loin de Lens, Pauline, douze ans, s'est
suicidée à l'aide d'un fusil de chasse après avoir essayé maladroitement d'en
finir à l'aide d'un couteau. Pauline subissait crachas, injures, et violences
physiques à l'école. Elle se faisait harcelé, peut être juste car elle ne suivait pas
la mode ou en raison de son fort caractère. Un véritable souffre-douleur pour un
certain groupe de collégiennes de son école. Pauline est loin d'être la seul et la
première à s'être fait rejeté, maltraité, ou stigmatisé par simple méchanceté,
jalousie, dédain, ou même par des personnes endoctrinées, manipulées dans un
certain but. Mais pouvons nous pour au tant affirmer comme le fait Arthur
Koestler que les hommes ne sauraient jamais se passer de boucs émissaires ?
Dans un premier temps nous verrons dans quelle mesure Koestler peut être
suivi, ensuite nous tenterons d'apporter une petite nuance à son point de vue.
Nous essayerons aussi de clarifier les deux sens que peut prendre la locution
''bouc émissaire''.
Tout d'abords, la locution ''bouc émissaire '' au niveau de son aspect religieux,
transcendantal, est depuis longtemps présente dans l'histoire de l'humanité. Il
est donc sûrement pertinent de s'intéresser au côté religieux que prends la
locution ''boucs émissaire'' et d'évoquer la connotation première, l'étymologie
de cette locution: Dans le rituel du Grand Pardon (Lévitique, 16), le bouc
émissaire est « celui des deux boucs qui a été tiré au sort afin d’être lâché dans
le désert porteur symbolique des péchés de la communauté, tandis que l’autre
est voué au sacrifice ». Dans l’hébraïque Vulgate, il est précisé que le