Les chats
Les Chats
La perfection et la beauté sont de mise dans les poèmes du poète journaliste et romancier Théophile Gauthier. Le maniement des mots étant un véritable art, il inspire le poète Charles Baudelaire qui lui dédie son célèbre recueil Les Fleurs du mal, publié en 1857. Cette œuvre cadre parfaitement dans le courant de l’époque : le symbolisme. On l'explique par le fait que le culte de la beauté et d'un idéal est reflété à l'intérieur du poème, par la mise en évidence d'un univers spirituelle et mystérieux et d'un anticonformiste idéalisant une façon de vivre en dehors des marges.
Les poèmes du courant symboliste font souvent référence à un monde spirituel bien au-delà du concret. Bien que la quête de l’individu vers l’Idéal soit au cœur de la thématique de Baudelaire, son poème «Les Chats» n’est pas centré seulement sur la beauté. Un univers inconnu et mystérieux est évoqué. D’abord, le rêve est clairement préféré au réel. Les figures de style utilisées vont à l’encontre du sensorielle et amènent un langage fantastique et illusoire. L’extrait suivant suggère bien l’univers imaginaire formé par Baudelaire : «Leurs reins féconds sont plein d’étincelles magiques, Et des parcelles d’or, ainsi qu’un sable fin, Étoilent vaguement leurs prunelles mystiques.»( Charles, BAUDELAIRE, Les Fleurs du Mal, publié en 1857, poème «Les Chats», lignes 12 à 14). Les groupes du nom engagent une vision irréaliste du personnage du chat, entre autres «étincelles magiques», «parcelles d’or» et «prunelles mystiques». Ces illusions donnent aux chats des caractéristiques invraisemblables, présentes dans les rêves et non dans la vraie vie. D’autre part, il s’avère que Baudelaire s’aventure également dans le mystère du divin. Il fait évoluer le chat, le personnage du poème en question, de l’état domestique à l’état spirituel. «Ils prennent en songeant les nobles attitudes Des grands sphinx allongés au fond des solitudes, Qui semblent s’endormir dans un