Les clochards célestes

1316 mots 6 pages
Ray Smith, nom qu'il se donne dans ces Clochards célestes, a non seulement coupé les ponts avec la société traditionnelle, ce qui était déjà le cas dans Sur la route lorsqu'il s'appelait Sal Paradise, mais sa foi bouddhiste l'a également conduit à rompre avec l'urbanisme et le modernisme allant de plus en plus de pair avec la société qu'il fuit. Kerouac se permet même des choses qu'il ne s'était pas permis dans son plus célèbre roman, à savoir critiquer ouvertement le mode de vie bourgeois. Et notamment la télévision, qui incarne pour lui une boîte à images devant laquelle ses semblables se sédentarisent au sein même de leur foyer et cessent d'exister, ou plutôt "pensent la même chose au même moment" et "ne voient plus que par un seul œil", tandis que "Personne ne parle. Les cours sont silencieuses. Seuls quelques chiens aboient, étonnés d'entendre les pas d'un homme, étrangement dépourvu de roues". Hormis la référence négative à l'automobile, qui dans Sur la route était le moyen le plus simple pour vagabonder, rien de tout cela n'est très surprenant : Kerouac déteste l'uniformisation des personnes, de leurs pensées, et il exècre le manque de vie que cela entraîne. Dans Les Clochards célestes, Kerouac / Ray Smith est toujours à la recherche d'une vie intense. Mais le bouddhisme lui a appris que vivre est être proche de la terre, de la nature, et que l'idée est au centre de tout. Ce que recherche Ray Smith n'est donc plus à s'épuiser physiquement et mentalement, bien au contraire : sa quête est cette fois celle du "dharma". Notion vaste, à vue de nez, mais qu'en béotiens on pourrait résumer selon ce que laisse entendre le roman en une paix intérieure et une communion avec l'environnement. L'environnement naturel, bien entendu, mais aussi l'environnement humain. Les gens avec lesquels traîne Ray Smith ne sont pas les mêmes que ceux côtoyés par Sal Paradise, ou alors ils ont évolué comme lui, à l'image d'Alvah Goldbook (Allen Ginsberg, lui aussi converti au

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