Les confessions
Nº : 91037
FRANÇAIS
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Etude d’œuvre : Les Confessions de Rousseau (1763 - 1770)
Titre de la fiche
1. Inventer l’autobiographie moderne 2. Plaidoyer et accusation 3. A la découverte des contradictions : l’art littéraire dans Les Confessions 4. Hypocrisie et sincérité ? Un témoignage controversé
Inventer l’autobiographie moderne
Le titre de l’œuvre évoque immédiatement les célèbres Confessions de saint Augustin que Rousseau a pu connaître au moins par extraits. C’est sur ce modèle de révélation religieuse qu’est décrite l’illumination de Vincennes qui va engager le musicien dans la voie difficile de la philosophie et de l’écriture. Rousseau peut être considéré comme l’inventeur de l’autobiographie moderne. Certes, la littérature française des siècles précédents, notamment au XVIe siècle, en présente d’autres exemples, tous refusés par notre auteur. Il condamne sévèrement Montaigne : « Je mets Montaigne à la tête de ces faux sincères qui veulent tromper en disant vrai. Il se montre avec des défauts, mais il ne s’en donne que d’aimables ; il n’y a point d’homme qui n’en ait d’odieux. Montaigne se peint ressemblant mais de profil ». En fait, Rousseau se défend d’emprunter à Montaigne avec une vigueur d’autant plus grande qu’il n’a pu se dégager totalement de l’influence des Essais, dont le but est voisin du sien. Le XVIIe siècle et l’épanouissement des mémoires à tendance moralisante ont certainement marqué le goût de Rousseau. De même, son époque, où triomphent de nombreux romans écrits à la première personne et présentés comme de véritables mémoires, n’est pas étrangère à l’aspect souvent romanesque des Confessions.
Plaidoyer et accusation
Contrairement à cette tradition littéraire, Les Confessions sont un livre orienté vers un seul but : s’expliquer, se défendre. Il s’agit d’une pièce dans un procès où Rousseau s’imagine accusé ; où les accusateurs, ses anciens amis, prennent prétexte de ses livres et de ses actes comme