Les contestations économiques et culturelles du mouvement hippie
A) Contestations économiques
1. Le refus de la consommation de masse
Une société de consommation de masse est une société dans laquelle le niveau moyen de revenu élevé satisfait non seulement les besoins considérés comme primaire et essentiels (alimentation, logement, éducation, santé,…) mais il permet aussi d'emmagasiner des biens par plaisir, pression sociale ou publicitaire et de les utiliser ou juste les montrer pour des raisons esthétiques ou autres, donc des dépenses qui peuvent être jugée comme superflue. Son symbole est l'objet « consommable », c'est-à-dire qui s'use et qu'il faut renouveler, voire l'objet jetable.
Première société de consommation de masse, dénoncée comme purement matérialiste et égoïste, les années 60-70 d'abord aux États-Unis puis en Europe, sont les années hippies et beatnik. De manière générale, les hippies contestaient le matérialisme et le consumérisme des sociétés industrielles, et tout ce qui y était lié. Ils rejetaient en particulier les valeurs associées au travail et à la réussite professionnelle, ainsi que le primat des biens technologiques au détriment des biens naturels.
Les hippies sont avant tout des jeunes qui refusent de s'inscrire dans la continuité de leurs parents et du reste de la société. Ils refusent le capitalisme, la surconsommation, le respect de l'Amérique sans réflexion, le mariage, le nucléaire, la guerre. Par leur style (qui cherche à les vieillir, comme pour leur donner plus de crédibilité) et leurs différents moyens d'expression (manifestations, sit-in, musique, cinéma, graphisme...), ils expriment ce refus d'insertion.
Pourquoi un tel refus ? Tout simplement car la jeunesse est le meilleur âge pour tout remettre en question, et que c'est la société qui leur est apparue comme la plus pervertie par de mauvaises valeurs. Ils savaient qu'ils ne pouvaient pas changer le monde, mais ils ne voulaient pas en être s'il ressemblait à ce