Les découvertes
Il peut y avoir là les racines d'une crise religieuse. Par contre, si les puissances musulmanes sont peu touchées, l'Église a trouvé de nouveaux champs, immenses, d'expansion. La chrétienté universelle ne se confond plus avec l'Europe. Enfin l'Église doit résoudre les nouveaux problèmes moraux posés par les transformations sociales : élévation du niveau de vie du fait de la consommation généralisée du sucre de canne et des épices et, plus tard, du tabac et de la pomme de terre ; développement prodigieux de la classe des grands négociants et armateurs, recrudescence de l'esclavage.
Les transformations sociales dépendent étroitement des conséquences économiques de l'expansion. L'exploitation des mines du Mexique et du Pérou faisant suite à la déviation vers Lisbonne par les Portugais de l'or africain de Mina, or qui, jadis, passait par le Sahara et alimentait le commerce des Barbaresques, provoque un afflux de métaux précieux sur les marchés espagnols et portugais, puis européens.
La hausse des prix européens qui en découle, sensible jusque vers 1640, bouleverse les fortunes et la structure de l'économie. Les profits s'accroissent. Les salaires réels tendent à baisser. La possession des terres perd de son importance dans la composition des fortunes. L'augmentation de la richesse mobilière, conséquence du commerce, active la vie économique. De nouvelles formes de paiement et, par suite, de crédit se développent : lettre de change, billet à ordre, rentes, titres d'État. De nouvelles industries se créent