Les engagements politiques de l'abbé abbon de fleury
Abbon de Fleury : le roi et les grands du royaume
Cet engagement politique pris par l’abbé Abbon Fleury date de 993. Voilà 7 ans déjà qu’Hugues Capet est au pouvoir en tant que 1er roi de la dynastie capétienne. Cet abbé se situe à contre courant des évolutions. En effet, il se présente comme le défenseur de la liberté royale face aux prétentions des évêques (ceux-ci ayant l’appui civil avec le mouvement de « la paix de Dieu ») et des grands du royaume. Il reçoit la légitimité de son combat par l’appui pontifical. Au XIème siècle, cette défense est nécessaire compte tenu du fait que le roi ait du mal à asseoir son autorité au sein de son royaume. Le Sud du royaume et les régions commencent à échapper à son contrôle direct : certains détenteurs de l’autorité temporelle et spirituelle lui tournent le dos. La situation est délicate pour Hugues Capet comme va nous le présenter l’abbé Abbon Fleury dans cet extrait de sa « collection canonique » : il semble isolé sans soutien aucun. Le temps de prospérité royale des carolingiens est dépassé. Nous allons, dans une première partie observer que le contrat vassalique entre le roi et les grands du royaume est rompu tandis que dans une seconde partie nous allons étudier l’élection même d’Hugues Capet en s’arrêtant sur le choix qui a été fait et les conséquences de ce dernier.
I. Un contrat vassalique rompu
La vassalité est un lien de dépendance entre un vassal et son seigneur qui se présente par le biais d’un contrat et qui engendre des obligations réciproques. Le roi possède des grands vassaux qui ne l’honorent plus comme une royauté chrétienne et sacrée et qui ne lui apportent plus ni aide ni conseil, obligations découlant du contrat de vassalité.
A - Une royauté chrétienne et sacrée non honorée par les grands
Tout d’abord, l’auteur pose l’idée selon laquelle le roi exerce un « ministérium », qu’il est à la charge de la « Res Publica » et que de ce fait, le but de sa