Les facteurs de l'évolution des syndicats
La faiblesse des taux de syndicalisation en France depuis de nombreuses années (environ 8 % des salariés en 2003), de même que la montée de l’abstention lors des élections professionnelles (67%desnscritsauxélectionsprud’homalesen2002),amènent à s’interroger sur les causes de ce que certains nomment une « crise du syndicalisme ». Le syndicalisme correspond à l’ensemble des activités des syndicats. Ceux-ci désignent des associations de salariés luttant pour la défense de leurs intérêt communs,notamment par le biais d’actions collectives, c’est-à-dire d’agissements intentionnels, concertés, coordonnés, dans le but d’atteindre des objectifs spécifiques. Ces actions, le plus souvent institutionnalisées et encadrées par les syndicats, ont pris traditionnellement la forme de grèves, de manifestations,de blocages, de sit-in. Sans pour autant disparaître, force est de constater qu’elles s’estompent, comme en témoigne la baisse du nombre de journées non travaillées au motif de grève. La crise du syndicalisme affaiblit-elle alors l’action collective ?Après avoir expliqué cette évolution, nous verrons que l’action collective se déplace sur d’autres terrains, sur lesquels les syndicats jouent un rôle important. Première partie
Depuis le début des années 1970, le syndicalisme connaît une évolution qu’on peut assimiler à une crise qui puise son origine dans des facteurs tant externes qu’internes aux syndicats eux-mêmes.
A. Les facteurs exogènes de la crise du syndicalisme…
a) Le déclin des grands bastions syndicaux et les transformations de l’emploi
Les syndicats sont apparus avec la grande entreprise industrielle ; or on assiste depuis le milieu du XXe siècle à une tertiairisation accélérée, ainsi qu’au développement de petites et moyennes entreprises, domaines dans lesquels le syndicat est traditionnellement moins présent. Ainsi par exemple,le taux de syndicalisation dans les entreprises de moins de 50 salariés n’était que de 3,5 % en 2003 alors