Les femmes et les hommes dans le monde du travail
Tout d’abord, il est vrai que la féminisation du monde du travail a continué en dépit de la crise économique et de la montée du chômage : 6,7 millions de femmes étaient actives en 1962, elles sont 12,1 millions aujourd’hui. Dans le même espace de temps, le nombre d’hommes salariés n’est passé que de 12,6 à 14,2 millions. On a donc assisté en quarante ans à un rééquilibrage quantitatif : les femmes représentent aujourd’hui 46 % de la population active, contre 34 % dans les années 60. Mais cette quasi-parité arithmétique ne signifie aucunement l’égalité. Malgré une présence très forte dans le monde du travail, les femmes ont toujours une place très inégale par rapport aux hommes. Il faut ajouter à cela que la plupart d’entre elles ne s’arrêtent plus de travailler à la naissance de leurs enfants : aujourd’hui, en France, 80 % des femmes de 25 à 49 ans sont actives, contre 40 % dans les années 1960. Et l’allocation parentale d’éducation, si elle a fait reculer cette progression de la continuité des trajectoires professionnelles, a surtout contribué à fragiliser les femmes en situation de précarité ou de chômage.
Autre phénomène important à prendre en compte : la progression des scolarités féminines. Depuis les années 1970, les filles ont rattrapé, puis dépassé les garçons : plus de bachelières que de bacheliers et, quelques années plus tard, plus de filles diplômées de l’université que de garçons. Les travaux de Baudelot et Establet, tout comme ceux de Marie Duru-Bellat [1] l’ont parfaitement montré et démontré. Les jeunes femmes sont désormais plus diplômées que leurs homologues masculins, mais sur le marché du travail, leurs diplômes n’ont pas la même valeur. Les inégalités sont florissantes.
Quelles sont ces inégalités ? La première, la plus visible, c’est