Les frasques d'ebinto
Fils de Dénbiè Soma (dit Mamadou Koné) et de Kahou Sirima (dite Karidia Koulibali), Amadou Koné a vu le jour en mai 1953 dans le petit village de Tangora dans le cercle de Banfora, dans le Burkina Fasso actuel. Petit-fils du respectable Kalmô Dan dont le grand frère, le légendaire chef de guerre Fanhikroi, un opposant au pouvoir colonial, fut assassiné sur la route conduisant de Banfora à Bobo Dioulasso (épisode raconté dans Jusqu'au seuil de l'irréel), Amadou Koné apprendra très tôt le sens de l’honneur par son père qui, excédé par les abus des colons français et des nouveaux chefs à leur solde, choisit d’immigrer dans la région d’Ayamé en Basse Côte d’Ivoire où il crée des plantations de café et de cacao avec sa famille.
Enfance[modifier]
C’est à Kongodjan, la plantation près d’Ayamé, qu’Amadou Koné grandit en compagnie de ses frères et sœurs. Dans son article intitulé “L'enfance : c'était le temps des rêves et de l'espoir” dans Mots Pluriels, n° 22 de septembre 2002 (lire articlemotspluriels.arts.uwa.edu.au), il décrit cette enfance en ces termes :
"Les années [de mon enfance ] étaient celles du rêve et du bonheur, un bonheur intense que même les enfants ressentaient, je crois. L'Afrique était victorieuse. Elle avançait inéluctablement vers les indépendances. Le travail forcé était aboli, les brutalités coloniales avaient cessé dans la plupart des pays. [1] »
Rapidement, l’imagination du jeune Amadou est forgée par les histoires des héros ancestraux mythiques que lui racontait son père et celles des héros de l'Afrique moderne qui lui parvenaient :
«Mon père me racontait l'histoire de mon aïeul Fanhikroi, […] ; il me racontait l'épopée des hommes d'honneurs de l'histoire africaine, l'épopée des grands cultivateurs[2].
Grâce à la TSF qui avait envahi les villages africains, et avec l’aide de son grand frère instituteur Tiémoko Koné, Amadou Koné découvre l’actualité politique de l’Afrique et ses nouveaux héros:
« Le soir, après