Les frontières de l'humain
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DROIT NATURELSUJET : Les frontières de l’humain
Les frontières de l’humain
L’auteur de cet ouvrage est Henri Atlan, biologiste et philosophe, il est directeur d’études à l’Ecole des hautes études en sciences sociales à Paris. Aujourd’hui les frontières de l’humain doivent être revisitées, d’anciennes barrières sont tombées. Nous avons pendant longtemps distingué assez facilement les êtres animés des êtres ou choses inanimés ; parmi les premiers, les êtres humains des animaux et des végétaux. Mais le XIXe siècle a été témoin d’une accélération des connaissances et des performances techniques jamais vue auparavant, notamment dans les sciences du vivant. Cette accélération a modifié les représentations que nous nous faisions du monde, de nous-mêmes et des choses qui nous entourent. Les anciennes classifications ont perdu de leur pertinence. Des distinctions que l’on croyait bien établies, des limites que l’on croyait infranchissables sont supprimées ou déplacées. En particulier, la notion d’humanité qui distinguerait l’humain du non-humain.
On peut donc s’interroger sur l’humain et ses différentes définitions, ainsi que sur l’évolution de ses frontières. Dans un premier temps nous nous intéresserons à l’humain et ses différentes définitions(I). Dans un second temps, les frontières de l’humain revisitées(II).
I L’humain et ses définitions
L’humain peut se définir par son corps(A), mais aussi par sa conscience(B).
A L’importance du corps dans la définition de l’humain Le signe le plus évident d’appartenance à l’espèce est le corps humain. Il est vrai que le corps humain n’est confondu avec celui d’aucune autre espèce, ni avec celui d’un robot, même intelligent. On peut donc dire que l’humanité de tous est concentrée dans le corps de chacun. Au Moyen – Age se posait la question de savoir quand l’âme s’unissait au corps : dès la conception, pendant la grossesse, ou à partir de la naissance. C’est une