Les hommes ne vivent ils en société que par intérêt ?
Notre nature est profondément et nécessairement vouée à l'existence communautaire, comme l'indique Aristote. Depuis toujours, les hommes ont la volonté de vivre ensemble en société, car l'homme est « citoyen par nature » selon Alain, et c'est ce qui le différencie des animaux. Mais identiquement à ceux ci, les hommes doivent satisfaire des besoins et c'est pour cela qu'ils se doivent de vivre avec les autres individus.
La vie en société consiste à échanger des services et à communiquer pour pouvoir subvenir aux besoins. Ainsi les hommes tirent des avantages de cette vie en société, et nous pouvons ainsi penser que celle-ci ne sert qu'à attribuer des intérêts aux hommes. Mais ceux-ci trouvent dans la société d'autres liens que celui de l'intérêt et des avantages. Le lien de l'intérêt représente ce qui importe, ce qui est à son avantage, ce qui fixe l'attention, mais aussi ce qui est utile à un individu.
Nous pouvons donc nous demander si le lien de l'intérêt régie tout attachement de l'homme à la société. Ainsi quel est la puissance de cet intérêt ? Quels en sont les limites ? Et quel est l'utilité pour l'homme de vivre en société ?
Platon écrit : « La cité se forme parce que chacun d'entre nous se trouve dans la situation de ne pas se suffire à lui-même, mais au contraire de manquer de beaucoup de choses ». Ainsi les hommes décident de vivre en société parce qu'ils en ont besoin pour acquérir ce qu'il ne peuvent avoir seul ou naturellement. C'est parce que les hommes vivent ensemble qu'il fabriquent des outils qu'ils propagent dans la société.
Ainsi la société naît des besoins des hommes. Un homme recourt à un autre pour un besoin particulier, puis à un autre en fonction de tel besoin, et parce qu'ils manquent d'une multitude de choses et c'est cela qui créé la cité d'Aristote. Cette nécessité d'acquérir les biens des autres créé une société d'échanges de biens et services et de