Les représentations coloniales (1931-1932)

Les années 1930 sont un peu particulières pour la France et pour les relations qu’elle entretient avec ses colonies. Les séquelles de la Première Guerre mondiale se font encore sentir, la crise économique commence à sévir, et l’Empire colonial est constitué mais déjà en chahut (par la guerre du Rif notamment).
Les colonies ont toujours représenté le lieu des enjeux, lieu de lutte avec l’Angleterre, lieu des enjeux économiques et commerciaux, cependant un certain glissement vers l’enjeu politique est observable. On peut dès lors se demander quelles sont les représentations iconographiques des colonies dans cette période d’entre-deux guerres, et quelles sont leur finalité ?
Ce corpus est composé d’une affiche d’un film français de Rex Ingram intitulé Baroud, sorti en 1931, et deux affiches de propagandes réalisées par André Galland en 1932. La différence de supports témoigne donc d’une finalité différente, toutefois ces 3 affiches s’appuient sur des codes, sur des représentations stéréotypées mises en place dès le début de la colonisation et qui sont restées dans l’imaginaire français.
Dans une première partie il sera donc étudié la tradition qui perdure à travers l’affiche du film et le message qu’elle véhicule. Toutefois, ce message est discuté par les deux affiches de propagande et met en évidence des débuts de cassure. Enfin, je parlerai de la corrélation entre société de l’image et message politique.

I.Un mythe qui perdure

A.La tradition cinématographique
AFFICHE 1: Baroud est un film réalisé en 1931 par Rex Ingram. Il reprend la tradition cinématographique coloniale. En effet, deux genres : le reportage documentaire et la fiction qui contribuent à la conceptualisation d’un imaginaire, à une sorte d’initiation à la France coloniale, ludique et romanesque, c’est le cas de Baroud.
Résumé du film : tout d’abord, titre, mot arabe signifiant « poudrière à canon » et plus généralement « combat ». Histoire de