Les identités meutrières
Paru originellement chez Grasset, Paris, en 1998.
I - Biographie de l’auteur Né en 1949 à Beyrouth, il passe les premières années de sa vie en Egypte, où son grand père maternel s’est installé. De retour au Liban après les émeutes du Caire, il s’installe avec sa famille à Beyrouth, dans un quartier cosmopolite, où il vit la majeure partie de l’année. Ils passent les mois d’été dans le village d’origine des Maalouf, dans la montagne. Son père est un journaliste connu au Liban mais l’enseignement a toujours primé dans cette famille d’enseignants et de directeurs d’école. Maalouf commence très tôt à écrire, en français et en cachette, malgré la lecture et l’enseignement en arabe qu’on lui inculque. Ceci est dû à sa mère, catholique et francophone et d’origine turque, qui avait insisté lors du mariage avec son père, pour que leurs enfants suivent des cours dans une école catholique. Il fréquentera donc une école française de jésuites à Beyrouth. Il étudie la sociologie et l’économie à Beyrouth et y rencontre sa future femme en 1971. Il devient ensuite journaliste pour un grand quotidien de Beyrouth et y rédige des articles politiques. Sa famille se retire dans le village d’origine lorsque la guerre éclate en 1975. Peu de temps après, Maalouf s’exile en France, où sa femme et leurs trois enfants le rejoignent quelques mois plus tard. Il commence à travailler dans un mensuel économique appartenant au groupe « Jeune Afrique ». Ce n’est qu’en 1981 qu’il parvient à décrocher un contrat d’édition pour un ouvrage sur le thème des croisades1. Il rencontre son premier succès littéraire avec Léon l’africain en 1986, et décide alors de se consacrer à la littérature. Après plusieurs romans à succès (Samarcande, Les jardins de lumière, Le premier siècle après Béatrice, et Le rocher de Tanios qui lui vaudra le prix Goncourt en 1993), il se réfugie à l’ile d’Yeu plusieurs mois par an pour y écrire. Il publie ensuite en 1996 Les échelles