Les internats d'excellence
Pour satisfaire aux besoins, le projet de loi de finances rectificative pour 2010 a créé un programme budgétaire « Internats d'excellence et égalité des chances » doté de 500 millions d'euros, dont au moins 200 millions pour l'investissement lié aux internats d'excellence, sans compter l'emprunt national dont les internats d'excellence seront, dans le domaine scolaire, les seuls bénéficiaires.
Potentiellement inquiétante, la possibilité envisagée par l'Education nationale, de faire appel au financement privé, par l'intermédiaire de fondations ou du mécénat (circulaire du 22 juillet 2010), laisse la porte ouverte à bien des dérives
Le coup de com du Président
Des structures coûteuses, réservées à un nombre infime d'élèves, fondées sur un projet dont la <pertinence n'est pas démontrée, la nouveauté encore moins, pour une efficacité peu ou pas évaluée : pour en comprendre la portée, ces internats d'excellence doivent être replacés dans le contexte plus large de la politique éducative menée depuis quelques années.
A une extrémité de la population scolaire, une poignée d'élèves « perturbateurs » destinés aux affres et à la brutalité des établissements de réinsertion scolaire, en réalité à l'exclusion plus ou moins rapide.
A l'autre extrémité, des élèves à peine plus nombreux, qualifiés de « méritants » -mais à quel titre le sont-ils plus que les autres ? - choyés par l'institution à travers des modalités de financement exceptionnelles d'autant plus contestables qu'elles vont de pair avec une paupérisation sévère du système éducatif, aggravant les conditions de travail et d'apprentissage de tous ceux qui ne sont reconnus ni comme perturbateurs ni comme méritants,