Les memoires de la seconde guerre mondiale
Comment ont évolué les mémoires de la 2nde GM depuis 1945 ?
A) une mémoire patriotique et mythifiée de 1945 à 1970
Le résistancialisme qualifie la conception gaullienne des événements, consistant à inclure l’ensemble des Français dans le geste héroïque de la Résistance française.
* A la Libération, l’heure est à l’union et à la réconciliation nationales. La nation s’identifie à la Résistance, par la double volonté des gaullistes et des communistes.
Dans son discours de l’Hôtel de ville de Paris, le 25 août 1944, de Gaulle minimise considérablement le rôle de « nos chers et admirables alliés ». Le général évoque Paris « libérée par elle-même et par son peuple »
* La « parenthèse de Vichy » : pour de Gaulle, « Vichy est nul et non avenu » et est une « autorité de fait ». Le pays n’a jamais cessé d’être une République, continuée dans la France libre. Il refuse l’idée d’une responsabilité officielle de la République française dans la mise en œuvre de la collaboration et de ses conséquences.
* Mythe d’une France massivement résistante en dehors de quelques « salauds » : il faut que le pays reparte de l’avant, sans trop s’entre-déchirer. Sont donc occultées et minimisées la large adhésion des Français à Pétain de 1940 à 1942, l’horreur du génocide contre les Juifs et les responsabilités de l’Etat français.
La IVe République magnifie les faits de résistance. Mais c’est surtout avec le retour de De Gaulle en 1958 que le phénomène s’organise : Vichy est encore plus oublié au nom de la réconciliation franco-allemande ; la Résistance est exaltée avec ses moments forts, ses lieux et ses héros. Le mythe résistancialiste forgé dès 1944 reste opératoire jusqu’aux années 1970, il permet de décomplexer les Français, majoritairement attentistes durant la seconde guerre mondiale. Les gaullistes transforment l’épopée de la France libre en une aventure collective de tous les Français. Cette mémoire d’Etat officielle est sélective et