Les mots, la mort, les sorts: la sorcelerie dans le bocage
ANALYSE DU TEXTE « LES MOTS, LA MORT, LES SORTS : LA SORCELLERIE DANS LE BOCAGE » DE JEANNE FAVRET-SAADA, PUBLIÉ EN 1977
Jeanne Favret-Saada nous explique tout d’abord que dans le langage commun, il est normal de trouver dans les histoires de sorcellerie un rapport imaginaire entre ses protagonistes. Il est commun de penser que nous avons d’un côté le paysan touché par un sort, paysan qui est alors crédule, arriéré, naïf, et imperméable à la causalité. Et de l’autre, il y a le sorcier ou le desorceleur, qui n’est pas naïf et qui est un charlatan. Il est aussi tenu pour acquis que la résistance de telles croyances, de tels rituels de sorcellerie, tient au fait de l’isolement géographique et culturel du « pays » (région, canton) , et donc ainsi, ces pays sont reportés à un autre âge. Dans l’imaginaire collectif, ce monde où se pratique encore la tradition des croyances en la sorcellerie est associé au monde féodal, qu’on oppose à notre monde moderne, avec des gens instruits. C’est tout ce qu’apportent comme informations les journalistes et les savants arrêtés sur le folklore. C’est pourtant encore aujourd’hui, un sujet qui intéresse, et dont on ne sait au final pas grand-chose, nous dit l’auteur. Ainsi, Jeanne Favret-Saada est allé étudier ces pratiques contemporaines de sorcellerie, et a passé 30 mois dans le bocage mayennais. Pour elle, la sorcellerie n’est pas dérisoire, et mérite qu’on essaie de comprendre son mécanisme, sur le plan social. Les paysans, ne sont pas des « hommes des bois », ni encore des « bêtes », ils ne sont ni crédules, ni arriéré. Les folkloristes pensent qu’eux seuls sont dans le vrai, que sa théorie est la bonne car elle est moderne et rationnelle, et ainsi, pour eux, les paysans et leurs théories relèvent du monde féodal, des pensées arriérées. Jeanne Favret-Saada étudie pour commence r les représentations du malheur biologique, dans la vie courante. Il y a alors deux types de malheurs. Le premier est un « malheur