Les mutineries de 1917
Les mutineries de 1917 sont déclenchées par une offensive meurtrière, celle du général Nivelle, mais elles sont le reflet d’un ras-le-bol général, et pas seulement localisé aux alentours du Chemin des Dames, mais partout en France et à l’étranger. Pourtant cette action collective de rébellion, cette remise en cause de l’autorité, car c’est bien ça qu’est une mutinerie, nait bel et bien à partir de la Bataille du Chemin des Dames, aussi appelé l’offensive Nivelle. La veille de cette offensive, le 15 avril 1917, un énorme espoir nait chez les soldats. Avec cette offensive, on leur promet la fin de la guerre, et tous les soldats le traduisent comme un retour chez eux, d’autant plus que les permissions se font rares. Le lendemain, à 6h du matin, l’offensive est lancée, et certains historiens considèrent qu’à 7h du matin, la bataille est déjà perdue. C’est un véritable carnage, 40 000 soldats seront tués. Les mutineries ne naissent cependant pas sur le front. Ce ne sont pas les soldats dans les tranchées qui se mutinent, les mutins sont à l’arrière, (on voit bien dans le texte que Louis Barthas est à l’arrière, et non au front) ce sont ceux qui refusent de retourner au front, qui refusent d’aller à une mort certaine. Même ceux qui n’étaient pas sur le front au moment de la journée du 16 avril refusent d’y aller. Cet échec fait éclater partout en France une vague de déception et de colère. Les soldats à l’arrière se révoltent contre la guerre, contre leur sort, ils réclament plus de permissions. Les mutineries commencent alors. Aux lignes 18 à 20, Louis Barthas ne prétend pas « raconter ce qui se passe un peu partout » mais on sait que le cas de son régiment est loin d’être isolé. Les mutineries deviennent comme un prétexte pour réclamer ce qui manque aux soldats, comme les permissions par