Les mythes et la réalité
« Les hommes croient ce qu’ils désirent » Jules César.
Et certainement, les hommes désirent le mystère, car il est plus attirant que le connu. De la même manière, le mythe, coloré et chatoyant, est plus attirant que les froides colonnes de chiffres débitées d’une voix monocorde par un chercheur du CNRS. Le plus puissant ressort de l’humanité, c’est la créativité et comme « le désir entraîne la volonté » (Denis Diderot), par leur désir de mythes, les hommes en ont crées de nouveau, adaptés à leur époque.
Après la Seconde Guerre mondiale, qui montrait cette fois ci l’absurdité de l’extrême rationalisme (Shoah) les hommes se sont de nouveau mis à rêver, avec les convenances adaptés à leurs époques ; la naissance du mythe résistancialiste en est l’illustration parfaite : là où les hommes ne voulaient plus voir uniquement la douleur et le sang, ils y ont mit l’héroïsme, le courage et la vertu, remplaçant la gorgone d’autrefois par les képis nazis, et Persée (le héros), par un résistant. Une manière, encore une fois de raconter et d’expliquer le monde ; mais toujours en simplifiant la réalité. L’ouvrage Mythologies de Roland Barthes, au titre évocateur traduit bien la sacralisation d’objets de la société de consommation. Il y a eu un glissement de sens : « mythique » n’a plus son sens antique mais est devenu quelque chose de reconnu de manière universel, comme une vérité admise ; ainsi la Citroën DS était une voiture mythique, reconnue par tous comme d’exception. Steve Jobs a été mythifié au sens moderne du terme, modèle de réussite occidental ; à l’inverse Jérôme Kerviel est devenu une catharsis du monde moderne.
La question « les mythes sont-ils absurdes ? » est d’une certaine manière incomplète : parle t’on des mythes antiques ou des « nouveaux » ? De la même manière, il faudrait préciser le destinataire : sont-ce les Anciens pour qui le mythe est un pilier de la société ou