Les mémoires de la seconde guerre mondiale
Pbl : Comment la mémoire de la Seconde Guerre mondiale a-t-elle été « revisitée » depuis les années 1970 ?
Le début des années 1970 marque un tournant majeur dans la compréhension de l’histoire et de la mémoire de la Sde GM à la faveur de 3 évènements : * La mort de De Gaulle (1970) * Réalisation du film Le Chagrin et la Pitié de Marcel Ophüls (1971) * Publication du livre La France de Vichy (1973) de l’historien américain Robert Paxton qui fait connaitre au grand public l’histoire de la collaboration française et l’implication active du régime de Vichy
Mais ces révélations alimentent les thèses négationnistes dès la fin des années 1970 qui trouvent des échos complaisants dans l’extrême droite (Faurisson). Dans les années 1990, la reconnaissance de la responsabilité de Vichy est progressivement reconnue. Le passé vichyste du Pdt Fr. Mitterrand est révélé (1994) et le procès de Maurice Papon et sa condamnation en 1998 suscitent de vifs débats. En 1995, Jacques Chirac reconnait officiellement dans un discours, le rôle de l’Etat français de Vichy dans la déportation des Juifs français.
La mémoire de la 2de GM est donc profondément modifiée. Si jusqu’en 1969, elle véhiculait l’image d’une France vainqueur, elle doit désormais tenir compte des aspects sombres de la collaboration & de la déportation.
De nombreuses revendications mémorielles surgissent :
Souvenirs des camps de concentration français, des Malgré-nous, des maquis, des STO (Service du Travail Obligatoire) refont surface. C’est surtout la mémoire du génocide juif qui acquiert une place centrale dans les années 1990 et qui aboutit en 2005 sous le mandat de Jacques Chirac à l’inauguration du Mémorial de la Shoah à Paris. Le pouvoir politique s’efforce d’apaiser ces contentieux et de retrouver une unité mémorielle. En 2000 est institué une journée nationale à la mémoire des victimes des crimes racistes et antisémites de l’Etat